Câbles sous marins…

Publié le 7 septembre 2021, par Richard Carlier
Étude personnelle
#backbone #infrastructure #internet

L’infrastructure d’Internet intercontinentale repose à 99% sur les câbles sous marins pour la transmission de données.

Et si nous étudions cela d’un petit peu plus près ?

Introduction

Pendant mon cours « Compréhension technique d’Internet » pour Digital Campus Paris, j’évoque l’infrastructure Internet, et nous parlons souvent de câbles sous-marins (destinés au transport de données).

Pour illustrer la chose devant mes élèves (souvent débutants sur les aspects techniques), je suis tombé dernièrement sur le site submarinecablemap.com.

Loin de vouloir concurrencer leur site (avec moteur de recherche, carte interactive, …) il m’a semblé intéressant pour illustrer ce cours (et d’autres que je donne, en cartographie et/ou de data visualisation) de creuser un peu tout ça.

Un peu d’histoire…

1838, premiers essais de câbles sous-marins isolés au caoutchouc.

1858, le premier câble transcontinental relie Valentia (Irlande) et Trinity Bay (Terre-Neuve). Soit 4 200 km de câble (7 000 tonnes) qui rendent possible la communication télégraphique entre l’Angleterre et le Canada.

1956, les premiers câbles téléphoniques transatlantiques entrent en service.

1988, le premier câble à fibre optique entre l’Europe et l’Amérique.

Merci Wikipedia et retour au site submarine cable map.

Récupérer et analyser les données

Après quelques semaines de vacances, il est toujours agréable de se chauffer avec une petite série de scripts python pour un petit coup de web scraping, et ainsi récupérer quelques fichiers JSON (un pour le global avec les informations cartographiques, et un par cable avec quelques détails)… On réassemble le tout, et on analyse.

Se pose alors la question : c’est quoi un câble sous marin ? Dans notre contexte, les informations publiées sont:

  • un identifiant et un nom, par exemple le Yellow Submarine (retenu car We all live in a yellow submarine…)
  • une longueur (7,001 km)
  • des points de raccords à la terre (2 minimum, parfois plus, certains câbles déservent de nombreux points) avec les coordonnées, le nom des pays…
  • un propriétaire (ici, Lumen) ou plusieurs
  • un fournisseur (ici, Subcom) ou plusieurs
  • une date de mise en service (septembre 2000)
  • les coordonnées des points permettant de le tracer sur la carte (MultiLineString en Geojson)

Je n’exploite pas toutes ces infos dans ma petite étude. L’analyse des propriétaires et des fournisseurs serait sans doute intéressante…

Un peu de volume

Nous avons 493 câbles… pour un total de 1.588.849 km.

Mon étude étant un peu simplifiée, je ne sépare pas les 227.883km de câbles qui sont prévisionnels de ceux qui sont réellement ouverts.

Comme cela fait beaucoup, comparons:

  • plus de 39 fois le tour de la terre (40.075 Km à l’équateur)
  • 4 fois la distance de la terre à la lune (384.400 km)
  • un peu moins que le diamètre du soleil (1.400.000 km)

L’activité sous marine de tirage de câble ne cesse pas. Un pic dans les années 2000, mais de nouveaux sont ouverts régulièrement, ou prolongés pour certains.

Quelques exceptions…

Le BT Highlands and Islands Submarine Cable System qui relie les petites iles d’Écosse est en fait une multitude de segments non jointifs (40 points de raccordements, le record), pour un petit total de 402 km…

Les plus petits (5km) sont en Scandinavie (le Denmark-Sweden 15 et le Scandinavian Ring North). Et situés au même endroit…

Le plus long (39000 km), le SeaMeWe-3 traverse 30 pays (le record), et dipose de 38 points de raccordement. Le même possède le reccord du nombre de propriétaires, 51, du fait sans doute de son gigantisme…

Pourquoi des câbles ?

Un élève (masqué pour cause de COVID, je n’ai pas retenu son nom) m’a demandé pourquoi on ne passait pas plus par les satellites.

Je pensais à une question de coût, mais pas tout à fait. Le câble évite la perte de temps induite par la distance nécessaire pour effectuer une transmission par satellite (0,24 seconde dans le cas d’un aller-retour vers un satellite géostationnaire).

En 2013, environ 99 % du trafic intercontinental, données et téléphone, sont transmis sous les océans.

Et là, d’un coup, on a envie de repartir en vacances…

Au bord de l’eau…

Sans réseau…

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